Tililip, Tililip,Tililip, Jean-Teddy nous sonne et démarre au quart de tour lorsque je décroche
Teddy : « ben alors, vous êtes où les filles ? »
Rodolphe : « on se maquille ! » Paf dans les oreilles ! Le ton est donné pour la journée.
Il nous faut 1h30 de route verglacée par endroit, pour rejoindre notre destination du jour,
La Chaize le Vicomte, haut lieu touristique vendéen s’il en est. Quelques conducteurs se sont fait surprendre par le verglas et embarrassent quelque peu la chaussée, ralentissant notre progression, d’où le retard sur l’heure d’arrivée au départ, de la balade, vous aviez compris biensûr…
Depuis quelques jours, il y a comme un vent de nord-est qui souffle sur l’hexagone, et se mettre à l’abris du blizzard dans le camion de Nico pour nous équiper nous semble fort judicieux. En effet quelque intérêt que de se transformer en gigot surgelé, avant même le départ de la rando ? Soudainement nous revient à l’esprit le but premier de notre venue et c’est sans broncher que nous enfilons nos protections et autres gilets, aussi glacés soient-ils. Comment pourrions nous nous plaindre, gens bien portants, en vadrouille entre copain dans la campagne vendéenne, alors que ceux que soutenons aujourd’hui, endurent mille difficultés physiques et morales toute au long de l’année .
Allé hop, en avant ! cette pensée sera le fil conducteur de la journée et nous aidera (surtout moi), lorsqu’il faudra relever la moto pour la troisième fois en cinq minutes.
Notre petit groupe d’esquimaux au chocolat est prêt, les « gilets jaunes » postés en sortie de parc nous font signe de prendre à gauche dans le chemin, GAZ !!
Gaz oui, mais sur cinquante mètres seulement, un troupeau de motos s’étire sur le ruban de terre, on se croirait au péage de St Arnoux un week-end de 15 Août, c’est mal parti pour l’échauffement . Nous nous apercevons qu’il ne s’agit en rien d’un péage, encore moins du contrôle technique, inexistant d’ailleurs, mais plutôt du briefing que je vais vous retracer dans les grandes lignes :
Tu mets ton clignotant, tu regardes dans les rétros, tu roules dans les cultures, tu klaxonnes dans les villages, tu enclenches le rupteur aux abords des étables, tu tends le doigt à la gendarmerie si tu la croises, bref tu es un gentil motard qui fait tout bien sinon je le dis à la maitresse ! (vous prendrez soin d’interpréter cette énumération au second degré, le SWATT veille au strict respect des cons (signes)
La meute est lâchée sur les chemins, Gauthier, Teddy et Nico font parler la poudre pendant que Camille, Denis et moi-même nous s’échauffons plus tranquillement. Nous longeons des champs, empruntons quelques chemins bien roulants qui nous permettent, à défaut de nous réchauffer, d’admirer les vallons de cette campagne qui finit de se déshabiller pour l’hiver, paradoxe de la nature sur l’être humain.
De nouveaux gilets jaunes nous indiquent de prendre à droite, par-dessus le fossé, sur la palette glissante, afin de nous mener sur un coteau recouvert de fougères brunâtres dans lesquelles est tracée une piste bien grasse qui colle aux tétines et rend de fait, l’adhérence plutôt faible, Camille et votre reporter en feront les frais. Une couchette à gauche, une chute à droite, une pelle sur le côté, une autre de l’autre côté, bref on est pas chaud et ça se ressent !
Nouveau passage de palette pour accéder à la suite du parcours, et là, c’est la « cacatastrophe », l’arrière se dérobe et je me retrouve au fossé, la brèle à l’envers ; au moins cette fois je suis réchauffé.
Une fois la dite palette traversée, le chemin, aussi étroit que l’esprit étriqué des poulets du cru, passe par une marche en pierre et remonte aussi sec mais plus longuement, sur les racines découvertes par nos prédécesseurs, sauvages ! Les plus chevronnés ont pris l’option rouge qui offre non pas une côte enracinée, mais une dalle en pierre où Nico allège sa Sherco, moins un garde boue arrière.
Nous slalomons entres les arbres du coteau qui, à notre déconvenue, ne plient pas aussi facilement que les piquets du superG et cela nous vaudra quelques chutes supplémentaires et quelques « rayures » aux épaules. Bienveillant, Professeur Denis est là pour nous distiller ses conseils et nous arrivons entiers sur le plateau, à la différence de la Sherco que Nico finit de customiser en lui arrachant aussi, le garde boue avant. Pour un carrossier, le boulot est un peu fait « à la va comme j’te pousse » mais le style dirt track de speedway n’est pas si mal. Nous avons perdu Teddy et Gauthier depuis bien longtemps lorsque nous pénétrons dans une forêt de sapins dont le sentier n’a rien à envier aux whoops du super cross de Bercy alors Gazzz, gauche au bout, regazzz, regauche au fond, gazzz encore et toujours puis tu sautes sur les freins car le droite qui suit est sans visibilité et les arbres sont très proches du guidon, prudence donc . Prudence aussi au moment de traverser le pont qui surplombe ce joli étang, puis franche rotation de la poignée droite pour gravir le raidillon qui biaise sur la gauche, suivit d’une courbe à droite sur un sol porteur à souhait, gaz, ne lâche rien, gaz .
Passage au ralenti dans le hameau suivant, un peu de roulant pour reposer nos muscles d’athlètes olympiens, gauche, puis un attroupement de gilets jaunes goguenards patientent au pied d’une double marche recouverte de moquette, il ne manque plus qu’une horde de photographes et on se croirait au festival de Cannes. Blague à part, la méfiance est de mise car l’équation suivante se résout comme suit : marches+moquettes+spectateurs = potentiel piège à cons.
Merci St Maclou, ça passe en deux, sur le couple (valable uniquement sur HM 4t), une main dans le dos et l’autre sur les yeux, impossible me direz-vous, oui mais c’est moi qui raconte.
Retour dans les bois pour une série de grimpettes avec racines et descentes avec épingle en fond de vallon, du sérieux mais rien d’impossible pour notre joyeuse équipe jusqu’au panneau noir. Le décor aussi sombre que le pays de Mordor n’incite pas au tourisme, une cuvette, deux mètres d’élan suivit d’un mur de trois mètres, tout cela fait résonner dans mon crane vide une vieille chanson « allo maman bobo… » nous contournons l’obstacle et filons, honteux, se cacher dans les bois. Nous profitons de ce nouveau terrain des plus pentu, pour se faire les bras dans les descentes et les cuisses en cherchant l’adhérence dans les montées, les deux dernières étant particulièrement sympathiques ; tranchée de la première guerre pour commencer puis ascension du pic du midi pour suivre. Nous rejoignons autour du bar à huître, Sylvain et Ronan, en train de s’envoyer de grandes rasades « d’anti-peur » aussi appelé « freine-tard » par certains ou encore Muscadet par nos amis vignerons.
Les huîtres et le Muscadet engloutis, nous repartons fissa car le vent qui souffle plein nord transforme notre transpiration en stalactites et risque de compromettre mes chances de coller cent mètres à Nico et son Dragsherco sur la dernière partie de la boucle. Malgré le « freine tard » et toute mon ambition je n’y parviendrai pas, sûrement la faute à l’allègement non règlementaire de son engin et de mon niveau tout aussi léger.
Retour au parc, on fait le plein et c’est reparti sur les chapeaux de roue, enfin pour ceux à qui il en reste des chapeaux de roues ! Assez charrié, tournons la poignée. Le second tour est beaucoup plus fluide, ainsi nous bouclons le parcours en seulement 1h25 au lieu des presque 2h au premier passage, bien sûr nous aurions pu faire mieux, surtout moi il faut l’avouer, sans ces deux petites chutes qui occasionneront 1- une écope cassée, 2- un gros bleu aux fesses suite à un superbe demi-tour-jeté-parterre-sur-le-pont-en-bois-de-l’étang, la classe pour la note artistique, pas la classe pour le chrono…
Après tant d’effort le réconfort est le bienvenu, nous retrouvons Teddy et Gauthier, qui ont bouclé un troisième tour, et nous allons déjeuner. Au menu, salade de riz sans sauce, sauté de porc et pomme de terre avec sauce mais sans assaisonnement, fromage avec beurre et une délicieuse petite clémentine. Nous dégustons ce festin installé sur des chaises de style, houssées d’un plastique blanc arctique du plus bel effet, on est pas chez Robuchon, pas vrai Denis ? Vous l’aurez compris le casse-croute n’était pas à la hauteur de la balade, mais c’est parce que les organisateurs ont privilégiés la cagnotte de cette valeureuse manifestation qu’est le Télethon, on ne peut leur en tenir rigueur.
Bravo et un grand MERCI à l’organisation et aux nombreux bénévoles grâce à qui nous avons participé à une bonne action et passé une super journée.
La Crêpière.
Très fort notre crêpière!!!!!
😀
Bravo et merci la Crêpière …
Belle « tartine » !!! 😉
Ludo
Excellent résumé de la matinée.
La Sherco est trop lourde en configuration Std. Ceci dit, le Nico roule aussi vite sans ces bouts de plastiques, un nouveau modèle à développer ?